N°23 – Octobre 2004

Sommaire

La Dialyse ionique
Par Dr B Coevoet, Néphrologue,HP Saint Quentin
Le Diacontrôle
Par Pr T. Petit Clerc, Néphrologue – CHU Salpétrière, Paris
Le nouveau régime de l’activité de traitement de l’insuffisance rénale
Par Dr Brigitte Lantz, Chargée de mission au ministére de la santé
Le Technicien de dialyse
Par Emmanuel Carnot Technicien HP Maubeuge, Claude Mendez Technicien Polyclinique Saint Côme Compiègne
Le profil métier du Technicien supérieur de dialyse
Comité d’administration de l’ATD

 

 

Président : Hubert Métayer ( Compiègne)
Vice-Président : Emmanuel Carnot (Maubeuge)
Secrétaire : Claude Mendez (Compiègne)
Secrétaire-adjoint : Jean-Claude Diez (Hyères)
Trésorier : Catherine Bossard (Compiègne)
Trésorier-adjoint : Thierry Villaret (Paris)
Délégué régional : Jean-Claude Diez (Hyères), Thierry Villaret (Paris), Catherine Bossard (Compiègne)

 

 

La Dialyse ionique

Par Dr B Coevoet, Néphrologue,HP Saint Quentin

 

Principe technique – Aspects médicaux

La dialysance ionique mesure la quantité de sang totalement épuré des ions présents à un instant donné de la séance de dialyse. Elle permet donc l’appréciation d’un débit d’épuration et s’exprime en ml/mn.

La méthode de mesure repose sur l’enregistrement des conductivités du dialysat entrée et sortie et nécessite l’introduction dans le générateur d’une sonde de conductivité pour mesurer le dialysat en sortie. Lors de variation automatique de la conductivité du dialysat de plus ou moins 1 millisiemens durant un espace de temps assez court il est possible d’enregistrer des variations du dialysat sortie par rapport au dialysat entrée et d’en déduire la mesure de la dialysance.

Cette mesure d’un débit d’épuration est obtenue de manière simple, automatiquement et sans surcoût en consommable ou en moyen humain. Elle est faite de façon répétée toutes les 15 à 30 mn au cours de la séance. Il a été démontré que la dialysance ionique est le parfait reflet de la clairance de l’urée, méthode de référence d’un débit d’épuration. Cette mesure est accessible sur les générateurs Integra ou Innova de chez Hospal® ou 4800 H de chez Fresenius®
La dialysance ionique varie en fonction du débit sang affiché, du débit sang réel, de la recirculation qu’elle soit liée à une uniponction ou à une sténose sur l’accès vasculaire ou à une inversion des aiguilles. Elle varie en fonction du débit du dialysat et de la membrane (surface, préparation, anti-coagulation).

L’étude de la dialysance ionique permet, en la comparant à une valeur de référence obtenue dans des conditions idéales de dialyse, de détecter tout dysfonctionnement durant la séance de dialyse tel qu’un débit sang insuffisant (affichage, déréglage des galets de pompe), une recirculation de l’accès vasculaire, une erreur sur le dialyseur, un débit dialysat insuffisant, une restriction de surface par une anticoagulation insuffisante ou une présence d’air dans le dialyseur.
Le suivi de la dialysance devient ainsi un référentiel de la qualité de l’épuration extra-rénale puisqu’accessible à chaque séance et de façon répétée. La mesure de la dialysance ionique et sa comparaison permet de s’assurer à chaque séance de la conformité technique de celle-ci. Lorsque les conditions matérielle de la séance sont satisfaisantes, une diminution de la dialysance ionique devient un outil majeur de détection précoce et de suivi des anomalies des accès vasculaires : baisse de débit ou recirculation . Elle permet des gestes d’interventions préventives évitant les thromboses des accès vasculaires.

La dialysance ionique permet également de mesurer le volume de sang totalement épuré en la multipliant par le temps (DT) : ce volume de sang totalement épuré représente une dose de dialyse. La dose de dialyse peut faire l’objet d’une prescription par le médecin sous forme d’un volume à épurer (par exemple 1,2 fois le volume de l’eau totale). La comparaison entre la dose prescrite et la dose réalisée permet de s’assurer de la conformité de prescription à chaque séance ou en cours de séance.

Dans le cas d’une dialysance diminuée, des manoeuvres correctives telles qu’une augmentation du temps de séance permettent d’obtenir une dose de dialyse conforme à la prescription.
Enfin le rapport entre ce volume épuré et le volume à épurer défini comme l’eau totale permet de définir un KT/V, index de dialyse adéquate. Il existe une bonne corrélation entre le KT/V mesuré par la dialysance ionique et le KT/V équilibré mesuré par dosage de l’urée avant et après dialyse, quasi à l’identité. Le KT/V, par des études de mortalité, déterminant la dose minimale à prescrire, sa mesure permet au centre de s’inscrire dans une démarche de conformité scientifique.

Au total : la dialysance ionique est un nouveau paramètre mesuré lors de la dialyse. Intégrée dans un processus d’assurance qualité, elle permet de s’assurer des conformités techniques, de prescription ou scientifiques de la séance de dialyse.
Elle permet d’optimiser au mieux l’épuration des petites molécules en dialyse, d’améliorer la surveillance des accès vasculaires et d’éviter probablement une morbidité non négligeable liée à des séances de dialyse inadéquates.

Dr B. Coevoet, CHG St-Quentin

 

 

Le Diacontrôle

Par Pr T. Petit Clerc, Néphrologue – CHU Salpétrière, Paris

 

Principe technique – Aspects médicaux

Le Diacontrol est un logiciel intégré dans le moniteur d’hémodialyse Intégra-Physio (Hospal) en vue d’optimiser le bilan hydrosodé en fin de séance. Le bilan hydrosodé d’un patient est défini comme correct s’il assure à la fois une hydratation cellulaire normale et une hydratation extracellulaire normale. L’hydratation cellulaire normale est définie par une osmolalité efficace normale estimée en pratique clinique par la natrémie (normale comprise entre 135 et 145 mmol/l) et en hémodialyse par la conductivité plasmatique (valeurs habituelles comprises entre 13,5 et 14,5 mS/cm). Pour rétablir en fin de séance chez le patient hémodialysé un bilan hydrosodé correct, le médecin doit prescrire une cible correcte de conductivité plasmatique (correspondant à une valeur normale du volume cellulaire) et de poids (correspondant à une valeur normale de l’eau totale qui représente la somme des volumes cellulaire et extracellulaire) à atteindre en fin de séance.

Jusqu’à présent le médecin prescrivait la cible de poids à atteindre en fin de séance et la valeur de la conductivité du dialysat délivré par le moniteur d’hémodialyse. Le logiciel Diacontrol permet de remplacer la prescription de la conductivité du dialysat (paramètre technique) par celle de la cible de conductivité plasmatique à atteindre en fin de séance (paramètre clinique) de la même manière que le maîtriseur d’ultrafiltration a permis de remplacer la prescription de la pression transmembranaire (paramètre technique) par celle de la perte de poids à obtenir en fin de séance (paramètre clinique).

1- PRINCIPE TECHNIQUE

Le Diacontrol permet d’obtenir en fin de séance la cible de conductivité plasmatique fixée par le prescripteur : la concentration sodée du dialysat délivré par le moniteur d’hémodialyse est automatiquement ajustée, par une variation appropriée du taux de dilution du concentré acide, à la valeur adéquate pour obtenir cette cible. Cette valeur est calculée en utilisant une équation établie à partir de la modélisation cinétique du sodium. Elle dépend de la perte de poids, de la durée de la séance, des performances du dialyseur vis à vis du sodium (estimées par la dialysance ionique) et de la valeur de la natrémie (estimée par la conductivité plasmatique du patient). Les deux premiers paramètres (perte de poids, durée de séance) sont connus du générateur. Les deux derniers (conductivité plasmatique et dialysance ionique) doivent être mesurés. Cette mesure est effectuée toutes les 15 minutes par le module Diascan dont sont équipés tous les générateurs de dialyse intégra, ce qui permet au logiciel Diacontrol de réactualiser toutes les 15 minutes la valeur de la conductivité du dialysat de manière à atteindre au plus près de la cible fixée. Par ailleurs, le Diacontrol est programmé de manière à atteindre la cible prescrite selon un profil décroissant ( ou plus exactement un profil en cloche) de conductivité du dialysat, parce qu’un tel profil améliore la tolérance à la séance de dialyse en diminuant le nombre de chute de tension.

Plusieurs études menées dans divers centres de dialyse européens ont montré que le Diacontrol permettait d’atteindre la cible conductivité plasmatique avec une erreur inférieure en moyenne à 0.05 mS/cm. Cette erreur semble inférieure à 0.1mS/cm pour plus de 90% des séances concernées.

2- ASPECTS MEDICAUX

De même que le maîtriseur d’ultrafiltration permet d’obtenir la perte de poids prescrite mais ne saurait déterminer la perte de poids adéquate, le logiciel Diacontrol permet d’obtenir la cible de conductivité plasmatique prescrite mais ne saurait déterminer quelle est la cible adéquate pour chaque patient. La détermination de la valeur optimale de la cible de conductivité plasmatique a atteindre en fin de séance reste du domaine purement médical.

Il est connu depuis longtemps qu’une augmentation de la concentration sodé du dialysat, et donc de la conductivité plasmatique du patient en fin de séance, et associé à une amélioration du syndrome de déséquilibre (hypotension, crampes, nausées) ; mais si cette augmentation devient trop importante, une sensation de soif apparaît en fin de séance ou immédiatement après celle-ci. Elle conduit à une augmentation importante de la prise de poids interdialytique qui nécessite une augmentation de l’ultrafiltration pendant la séance, aggravant ainsi le syndrome de déséquilibre. Il existe donc une valeur optimale de la cible de conductivité plasmatique. Cependant, le seuil de la soif étant très différent d’un patient à l’autre, il importe de personnaliser pour chaque patient la valeur de cette cible.

Les règles de prescription de la cible de conductivité plasmatique optimale pour chaque patient ne sont pas encore bien établies. Une étude préliminaire a montré qu’en augmentant progressivement cette cible chez les patients sujets à des hypotensions fréquentes pendant les séances, le nombre d’épisodes d’hypotension symptomatique diminuait de façon importante. A l’inverse, en diminuant progressivement cette cible chez les patients présentant une hypertension artérielle entre les séances de dialyse, la pression artérielle est mieux contrôlée et permet de réduire le traitement antihypertenseur. Ces résultats préliminaires demandent à être confirmés par une étude sur une plus grande échelle, actuellement en cours.

 

 

Le nouveau régime de l’activité de traitement de l’insuffisance rénale

Par Dr Brigitte Lantz, Chargée de mission au ministére de la santé

 

 

 

Le Technicien de dialyse

Par Emmanuel Carnot Technicien HP Maubeuge, Claude Mendez Technicien Polyclinique Saint Côme Compiègne

 

Bref rappel de la dialyse

Trois traitements sont utilisés lorsque la fonction rénale devient insuffisante

la transplantation rénale
La dialyse péritonéale (dp)
L’hémodialyse

1) La dialyse péritonéale (DP),

est la technique consistant à utiliser la membrane péritonéale richement vascularisée qui tapisse la surface des organes contenus dans l’abdomen. L’élimination des déchets, les échanges d’eau et d’électrolytes (K – Ca + – Na) vont se faire à travers cette membrane, entre la circulation sanguine et le liquide introduit dans l’abdomen (liquide de dialyse péritonéale)

Il existe deux modalités de dialyse péritonéale :
DPCA : dialyse péritonéale continue ambulatoire et la dialyse péritonéale sur machine
7 à 8 % des patients dialysés sont traités par dialyse péritonéale

2)L’hémodialyse

Cette méthode met en contact le sang du patient avec un liquide (dialysat) de composition déterminée, et ce, au travers d’une mince membrane semi-perméable. Cette membrane sert de filtre avec sa semi-perméabilité : ni les cellules sanguines, ni les bactéries ne peuvent la traverser. Ce filtre permet seulement de retirer l’eau et les substances de petite taille, assurant l’épuration du sang.

L’hémodialyse s’appuie sur deux principes :
La diffusion (ou la dialyse)
Le transfert passif des substance au travers de la membrane s’ effectue du milieu le plus concentré ( milieu A sur le schéma) vers le milieu le moins concentré (B )

Les concentrations tendent à s’égaliser entre les deux cotés A et B de la membrane C’est donc la différence de concentration qui est responsable des transferts de substances dissoutes

3) L’ultra-filtration

qui est le phénomène régit par une différence de pression qui fait passer un liquide au travers d’une membrane. Autrement dit, la Pression du Sang ou Pression Veineuse (PV) étant supérieure à la pression du dialysat (PD) l’eau contenue en excès dans le sang du patient passe dans le dialysat.

Si l’on applique ces deux principes à l’hémodialyse
On obtient le rein artificiel

Il est composé :
a) Du générateur de dialyse
Ce générateur a 2 fonctions

– assurer la circulation du sang dans le circuit extra-corporel
– produire le bain de dialyse appelé dialysat avec de l’eau pure (provenant de la station de traitement d’eau) et des solutés concentrés en Na, K, Ca, Mg…). Le dosage de ces électrolytes donne la conductivité mesurée par le générateur en mS/cm . Le dialysat est maintenu à une température de 37°C par le générateur et renouvelé en permanence pendant toute la durée de la dialyse.Tous ces appareils sont dotés d’un système de dérivation (by-pass)si le dialysat n’est pas adéquat, il ne circule plus dans le dialyseur.

b) Du dialyseur : Il est appelé aussi rein artificiel puisque c’est dans celui- ci que s’effectue l’épuration du sang ; le générateur de dialyse représente le reste du corps. Le dialyseur est composé d’un compartiment sanguin et d’un compartiment dialysat séparés par une membrane qui permet les échanges. Ils sont de deux types –à fibres creuses (appelés capillaires) ou -à plaques. Leurs qualités principales sont :
-la performance efficacité à purifier le sang
-la compatibilité : le contact entre le sang et les matériaux étrangers qui compose le dialyseur ne doit provoquer aucune réaction secondaire sur le plan clinique du patient.

*et du circuit extra corporel : c’est un ensemble de tubulures qui permet de transporter le sang à l’ extérieur de l’organisme jusqu’au dialyseur et de le restituer après épuration au patient. La circulation est assurée par une pompe à sang d’ un débit de 250 à 300ml/minutes.

2b autres modes – dialyse à haute efficacité
– hémofiltration
– hémodiafiltration
– biofiltration

HISTORIQUE DU GENERATEUR DE DIALYSE

Le traitement de l’insuffisance rénale s’effectue en France d’ une façon chronique depuis les années 1960-1965
A l’ époque, les matériels étaient assez rudimentaires et étaient essentiellement axés sur l’électromécanique ;le générateur était constitué d’une cuve où une centrale de distribution pour le dialysat, associé à un chauffage simple( bain marie ou autre) avec un agitateur. Il a fallu faire appel à des personnes capables d’entretenir et de dépanner ce matériel. les premiers techniciens de dialyse sont recrutés parmi le personnel technique ou soignants des hôpitaux où cliniques. Des électriciens et des plombiers assuraient le dépannage et la maintenance du générateur après une formation sur le « tas » au niveau du service de dialyse par le médecin et bénéficiaient d’une formation technique par les fabricants des appareils.

Il en a découlé une évolution technique considérable dans les années 70-80.
L’électronique permet l’augmentation des sécurités et la communication externe du générateur avec l’infirmière, le médecin, le technicien. les premiers maîtriseurs d’UF sont arrivés en 1977 pour régler de façon plus précise la perte de poids du malade Les détecteurs d’air dans le circuit extracorporel sont obligatoires dés 1980 ainsi que le dégazage du dialysat avec détecteur de fuite de sang. Les dialysats aux bicarbonates remplacent peu à peu l’acétate.

A partir des année 1990 l’informatique est omniprésente, la sécurité est poussée à niveau extrême ,les générateurs actuels s’orientent vers la qualité de la dialyse avec une précision irréprochable.

Avec l’arrivée des concentrés en poudre ou en poche stérile, des désinfectants spécifiques pour les générateurs de dialyse , l’évolution des dialyseurs, des circuits extracorporels, des appareils de dialyse associée à des protocoles sophistiqués ont permis de diminuer les réactions secondaires, sur le plan clinique du patient.
L’intégration de nouveaux contrôleurs permettant un renseignement précis de la qualité de la dialyse.

ROLE DU TECHNICIEN DE DIALYSE

Domaine d’application
La dialyse en centre « lourd » :Le patient est entièrement pris en charge par l’équipe médicale issue des hôpitaux publics et cliniques privées.

la dialyse à domicile : Le patient, et généralement son conjoint, suivront un entraînement spécial permettant la dialyse à domicile. La prise en charge médicale et technique est souvent assurée par une association.
Centre d’auto dialyse : Dans la conception de ses créateurs, ces unités sont des substituts de domicile, le patient comme à domicile , se prend en charge, il est dans un lieu où sont mis en commun des moyens thérapeutiques comme traitement d’eau, plusieurs postes de dialyse, une Infirmière est présente lors de la séance.
Ces unités sont gérées le plus fréquemment par des associations ou des cliniques privés.

MISSIONS DU TECHNICIEN DE DIALYSE.

Evidemment assurer la maintenance des générateurs de dialyse,
assurer le suivi et la traçabilité des interventions de maintenance,
gérer l’inventaire et la maintenance des équipements du parc d’hémodialyse,
faire partie éventuellement des comités de matériovigilance, appels d’offres, achats de matériels,
assurer une astreinte pour l’hémodialyse,
mettre à jour les procédures
informer et former le personnel utilisateur,
intervenir dans d’autres sites ou services comme la réa , les urgences, clinique, auto dialyse…
collaborer avec les laboratoires pour essais et démonstration de nouveau produits
élaborer de contrôles qualité pour assurer la sécurité du patient sur la station d’eau, le générateur( tests électriques ),
assurer la maintenance de la station de traitement d’eau.

LA STATION D’EAU

L’eau utilisée dans les centres de dialyse doit être de bonne qualité physicochimique et micro biologique, elle alimente les générateurs de dialyse qui produisent le dialysat ; tout contaminant présent dans l’eau , ce
retrouvera dans le liquide de dialyse.
Un traitement, par étape de l’eau de ville est nécessaire pour fournir de l’eau osmosée neutre aux générateurs. on peut séparer la station d’eau en deux réseaux :
– le réseau de filtration composé successivement d’un filtre 10µ (qui retient les particules insolubles), d’un adoucisseur d’eau (qui élimine le calcium et le magnésium) suivi d’un filtre à charbons actifs qui absorbe le chlore et les pyrogènes , une filtration à 1µ est nécessaire avant d’alimenter généralement 2 étages d’osmoses en série.
L’osmose inverse est un processus de filtration , utilisant une membrane comportant des pores minuscules qui avec une pression d’eau a des propriétés électrostatiques particulières. les étages d’osmoses enlèvent les substances ionisées et organiques dissoutes.
– le réseau de distribution : composé d’une cuve tampon (inox), de filtre antibactérien 0.2µ et d’une boucle de distribution reprise par une pompe pour alimenter les générateurs .

Afin d’assurer une bonne hygiène, il est important de concevoir des circuits courts, simples, comprenant un minimum de raccords et d’espaces morts. Une désinfection chimique fréquente de la station complète associée à des désinfections plus répétées (chaleur) du réseau de distribution permet de lutter efficacement contre le biofilm se déposant sur les tuyaux.
Des normes d’eau pour hémodialyse sont soumises par la Pharmacopée Française, entraînant des analyses physico-chimiques et bactériologiques répétées. Des relevés journaliers, réglages analyses sont effectués par le technicien.

LA SITUATION DU TECHNICIEN DE DIALYSE

Jadis, aucune formation spécifique n’était demandée aux agents techniques du service de dialyse. Les générateurs étaient assez simples de conception, le recrutement des agents se faisait parmi le personnel technique ou soignant des hôpitaux ou des cliniques.

Aujourd’hui, avec l’évolution rapide des techniques donnant des générateurs de plus en plus performants avec une technologie complexe, un technicien de dialyse est devenu indispensable. Il est recruté avec un niveau BAC + 2, formation électronique-informatique.
L’évolution de la situation du technicien dans le secteur privé, avec l’avenant 91-15 relatif aux emplois de dialyse propose le plan de carrière suivant :
…. Opérateur technique de dialyse
…. Technicien de dialyse
…. Technicien supérieur de dialyse
…. Responsable du service technique de dialyse.

A l’opposé, dans le secteur public, il n’y a pas encore de reconnaissance du technicien de dialyse. Dans le cadre de la matériovigilance et dans un souci de qualité, les hôpitaux se sont dotés de services biomédicaux au sein desquels le technicien biomédical pourrait avoir éventuellement une spécialité de technicien de dialyse.
Des décrets en 2002, évoquant une astreinte technique pour les services d’hémodialyse et de réanimation et plus particulièrement le décret 2002-1198
évoque pour la première fois dans le journal officiel le nom de techniciens formés à l’utilisation et à l’entretien des générateurs de dialyse et des systèmes de traitement d’eau : une piste à suivre pour une future reconnaissance.

Formation de l’UTC de Compiègne
L’association des techniciens de dialyse, avec la participation de professeurs et médecins a réfléchi sur une formation spécifique aux techniciens de dialyse : Epuration extra rénale en trois modules développant la physiologie, le traitement de l’eau, la maintenance, l’hygiène, la sécurité, l’assurance qualité et l’informatique….à ce jour, celle-ci connaît un immense succès.

L’ASSOCIATION DES TECHNICIENS DE DIALYSE

L’association a pour rôle de valoriser la profession de technicien de dialyse auprès des pouvoirs publics et des institution privées, elle doit promouvoir la recherche et la qualité des soins, développer la qualité de service en matière de santé, améliorer la formation professionnelle.

Organiser des sessions de formation avec la diffusion d’informations et publications professionnelles , elle participe aussi aux différentes instances professionnelles et institutionnelles nationales et internationales représentatives des professions exercées dans les services de dialyse.
E lle publie depuis 1997 trois journaux par an « ATD INFO » un site a été créé en 2000 www.dialyse.asso.et une assurance de défense pénale est également mise en place.
La 12éme session ATD à TOULON se déroulera les 20&21 novembre 2003. Nous aborderons les sujets suivants :
–recommandations pour la production d’eau pour hémodialyse
–hémolyse
–les outils de qualité
–la sécurité électrique
–décret 2002-1198
En collaboration avec d’autres associations (AAMB , AFIB) le guide des bonnes pratiques biomédicales en établissement de santé a été édité.
D’autres travaux sur l’élaboration de procédures concernant le contrôle qualité des différentes familles de dispositifs médicaux sont en cours.
Enfin, le site Internet de l’ATD est toujours réactualisé avec la naissance de nouvelles rubriques.

CONCLUSION

Passés de la dialyse en sécurité à la dialyse de qualité, les générateurs sont de plus en plus connectés en réseau développant ainsi la télésurveillance médicale et technique et la télé médecine. Ces appareils en constante évolution obligent les techniciens à se former continuellement, les décrets du code de la santé publique amorcent la reconnaissance du technicien d’hémodialyse, la validation de notre statut passera par la formation mais aussi par notre volonté de démontrer notre efficacité.

 

 

Le profil métier du Technicien supérieur de dialyse

Comité d’administration de l’ATD

 

A Introduction

La profession de Technicien supérieur de dialyse consiste à assurer la maintenance préventive et curative des dispositifs médicaux.

Le Technicien supérieur de dialyse est un vigilant, participant à la qualité, à la sécurité et à la continuité des soins des patients.

La multiplicité des acteurs dans le domaine de l’insuffisance rénale en fait un moteur dans la mise en place d’un système d’organisation basé sur l’assurance qualité.
Ainsi, il fait sien, de l’objectif exprimé par l ’ANAES « Amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins »

Il ne fait aucun doute aujourd’hui que l’obtention d’une réelle reconnaissance dans l’Europe de demain, est de définir un profil métier du Technicien supérieur de dialyse.

C’est l’objectif fixé par l’association des Techniciens de dialyse, qui fondée en 1990, a pour but de valoriser la profession de Technicien Supérieur de dialyse auprès des pouvoirs publics et des institutions privées, de promouvoir la recherche et la qualité des soins, et de développer la qualité des services en matière de santé.

Le décret n°2002-1198 du 23 septembre 2002, relatif aux conditions techniques de fonctionnement des établissements de santé qui exercent l’activité de traitement de l’insuffisance rénale chronique par la pratique de l’épuration extra rénale stipule à l’article D.712.127 – ANNEXE n° 3 :

« Tout établissement de santé autorisé dispose, soit en propre, soit par voie de contrats, d’un ou plusieurs techniciens formés à l’utilisation et à l’entretien des générateurs d’hémodialyse et des systèmes de traitement de l’eau, en mesure d’intervenir à tout moment pendant la période d’ouverture de l’établissement ».

Il apparaît donc nécessaire que chaque établissement réponde à la loi.

B. Composition du groupe de travail- Motivations.

Hubert Métayer . Technicien supérieur de dialyse. Secteur privé.
Emmanuel Carnot . Ouvrier qualifié OP3. Secteur public
Jean Claude Diez . Responsable technique. Secteur associatif.
Claude Mendez . Technicien supérieur de dialyse. Secteur privé.
Thierry Villaret. Technicien supérieur de dialyse. Secteur privé.
Catherine Bossard. Infirmière. Secteur privé.

Après avoir étudié les acquis professionnelles et les expériences, le groupe de travail a tenté de répondre à la demande des adhérents et des congressistes de l’association des techniciens de dialyse.
Le groupe a aussi été motivé par la demande des employeurs , des néphrologues et d’ingénieurs .(annexe n° )

C. Description de la fiche métier :Technicien supérieur de dialyse

1°Définition du métier

La profession de technicien supérieur de dialyse (5) consiste à maîtriser les différentes techniques d’épuration extra rénale, les équipements de dialyse ainsi que tous les aspects environnants: physiologie, traitement de l’eau, maintenance, hygiène, sécurité, réglementation, assurance qualité, informatique.
Il assure la maintenance préventive et curative des dispositifs médicaux et contribue ainsi à la sécurité du patient et à l’amélioration de la qualité des soins.
Il collabore avec le médecin, le pharmacien, l’ingénieur biomédical et l’équipe soignante.

2°Domaine d’application.

Centre d’hémodialyse – Service de Réanimation – Unité d’autodialyse – Dialyse à domicile.

3°Qualités requises.

– Organisation, rigueur et méthode.
– Capacité à informer et à rendre compte.
– Capacité à travailler seul ou en équipe.
– Capacité à la mise en place d’une relation de confiance avec le corps médical.
– Capacité à l’élaboration d’un dialogue technique avec les fournisseurs.
– Capacité d’écoute et d’analyse.
– Capacité à manager.
– Curiosité technique.
– Mise à jour continue des connaissances.
– Sens de la communication, du contact et de la négociation.
– Disponibilité.
– Discrétion professionnelle.

4°Connaissances .

– Générales :
– BAC scientifique ou technique
– BAC professionnel
– BEP + validation des acquis professionnels
– Niveau technicien supérieur BTS (2) / DUT (8).
Spécifiques :
– Connaissances de bases sur les technique de dialyse : Formations en Génie Biomédical à l’université de technologie de Compiègne concernant l’épuration extra rénale et la dialyse.(annexe n° ).
– Formation par les Laboratoires sur l’utilisation des dispositifs médicaux.
– Anglais technique.
– Connaissance du milieu hospitalier.
– Physiologie.
– Session annuelle de formation de l ’ATD (1)-( annexe n ° .programme 2004 )

5°Connaissances associées

Electronique
Electricité
Mécanique Réglementation et contrôle qualité
Fluides Micro-informatique Physiologie Communication

6°Les missions du Technicien supérieur de dialyse.

• Assurer la maintenance (14) préventive et curative des dispositifs médicaux (7) classe II B et III . [générateurs de dialyse (9) et traitement de l’eau(17)]. Annexe n° 2 .
• Assurer le contrôle qualité des générateurs et des équipements associés à la dialyse (les balances, le monitorage, les pousses seringues, appareil ECG).
• Assurer le contrôle qualité des dispositifs médicaux (7) pour garantir la sécurité du patient et des utilisateurs. Annexe n° 4 .
• Assurer la traçabilité des maintenances et gérer l’inventaire à l’aide d’un logiciel de GMAO (10).
• Faire de la formation et de l’assistance auprès des utilisateurs.
• Participer aux achats de nouveau matériel (plan de renouvellement, essai, choix).
• Mettre en application les textes réglementaires concernant les dispositifs médicaux.
• Assurer la maintenance préventive et curative du traitement d’eau.
• Maîtriser l’utilisation des produits chimiques
• Assurer le contrôle qualité du traitement d’eau afin de :
    1. Planifier les contrôles.
    2. Elaborer les procédures (16)
    3. Enregistrer les données.
    4. S’assurer de la qualité bactériologique et chimique de l’eau au regard des normes de la pharmacopée européenne et du décret du 7 juin 2000. Annexe n° 5.
    5. S’assurer de la traçabilité de chaque contrôle et de chaque action réalisées sur le circuit de traitement d’eau (17). Annexe n° 5.
    6. S’assurer de la qualité des désinfections du circuit.

• Maîtriser les différentes techniques de dialyse.: hémodialyse (12) , hémodiafiltration (11) , hémofiltration ,(13) Annexe n° 6 ,dialyse péritonéale (6) ,dialyse en réanimation.

• Maîtriser les contrôles analytiques de routine des installations.

• Participer à la matériovigilance (15).Annexes n° 7.

• Gérer les stocks, en assurer la traçabilité.

• Rédiger des protocoles d’utilisation.

• Collaborer avec les laboratoires pour les nouveaux produits.

• Utiliser la fiche contrôle des générateurs . Annexe n° 10.

• Elaborer des outils de qualité pour assurer la sécurité des patients et des utilisateurs.

• Assurer les astreintes.

• Utiliser le code des marchés publics.

7°Les savoir-faire requis du métier.

Savoir-faire du métier (être capable de…)

Diagnostiquer une panne sur le dispositif médical(7)
Maintenir et réparer le diapositif médical
Planifier les interventions de maintenance préventive
Rédiger un protocole de maintenance sur les dispositifs médicaux.
Conseiller les utilisateurs sur le fonctionnement des générateurs de dialyse(5)
Travailler en réseau (médecin néphrologue, pharmacien, ingénieur, infirmière, aide soignant)
Evaluer les risques liés à l’utilisation des équipements et alerter en cas d’utilisation non conforme

8°Les relations professionnelles les plus fréquentes.

Interne à l’établissement
Avec le service de dialyse
Avec le service pharmacie
Avec le laboratoire
Avec le correspondant matério vigilance pour l’expertise technique
Avec l’équipe soignante
Avec les patients
Avec les services économiques
Avec les services techniques
Avec les services médicaux pour détermination des besoins
Avec les cadres experts (hygiéniste, médecin du travail…) pour l’expertise technique
Avec les services logistiques et généraux pour la gestion et l’organisation

Externe à l’établissement
Avec d’autres établissements
Avec les fournisseurs pour la formation
Avec les fournisseurs pour la planification et les interventions externes
Avec les fournisseurs pour la maintenance et les mises en service
Avec les fournisseurs pour l’actualisation et l’évolution des techniques
Avec les organismes de contrôle et d’homologation

9°Capacités liées à l’emploi.

Le technicien supérieur de dialyse est capable de :
– S’adapter aux technologies évolutives.
– S’adapter aux situations de travail différentes (équipes, matériels).
– Rassurer les patients lors des traitements.

10°Compétences(4) associées.

– Utiliser les techniques de l’informatique.(informatique lié aux équipements et à la mise en réseau des équipements médicaux)
– Lire l’anglais technique (notices technique des appareils).
– Utiliser le code des marchés publics.

11°Conditions particulières d’exercice du métier.

Disponibilité et participation aux astreintes
Le technicien supérieur de dialyse exerce dans une zone à risques :

• Risque de contracter une infection nosocomiale.
• Risque d’être contaminé par une hépatite et/ou le HIV. « Attribution de la prime NBI décret n°94-140 »
• Risque électrique.
• Risque chimique.

12°Evolution du métier.

Conséquences majeures sur l’évolution des activités et des compétences
Renforcement des dispositions réglementaires et juridiques en matière de sécurité des équipements Connaissances réglementaires et juridiques à actualiser et à développer
Matériels de plus en plus sophistiqués (miniaturisation, électronique. Niveau de compétence exigé de plus en plus élevé et spécialisé.
Evolution vers des missions d’organisation, de gestion, de contrôle qualité
Développement des équipements informatiques et des réseaux Connaissances informatiques et réseaux à accroître

13°Suggestion de validation du métier.

Des travaux sont en cours avec l’Université de Technologie de Compiègne pour mettre en place une formation diplômante .

Rappel :

Il existe actuellement une formation en 3 modules à l ‘ université de technologie de Compiègne. ( annexe n° )

 

 

Journal de l’Association des Techniciens de Dialyse
Copyright ATD Infos – N°23 -Octobre 2004

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